Portrait de femme avec books

ENFIN ! Next a atterri ce midi dans notre boîte aux lettres. À peine lu une première fois avant de le scanner pour partager ces quatre très belles pages consacrées à Violaine Bérot, signées Xavier Houssin.


« Violaine Bérot est écrivain. Un écrivain étonnant, singulier. Au lyrisme emporté. Après quatre romans, elle a choisi d'aller élever des chèvres en altitude. Elle s'est tue presque quinze années. « Là-haut, on n'a pas le temps d'écrire. » Elle est descendue pour retrouver ce temps d'écriture. Et elle n'a guère traîné.

À rebrousse évidences
À 46 ans, elle vient de publier un nouveau texte, Pas moins que lui, aux éditions Lunatique. Fiévreuse apostrophe, à la deuxième personne, accompagnant l'attente de Pénélope à Ithaque, le retour d'Ulysse et leurs hasardeuses retrouvailles. Une histoire d'espérance tenace, de désir contenu, à nouveau révélé. Une histoire de femme, charnelle, vivante. De passion, de raison. De maturité. N'empêche, il fallait oser se colleter au mythe. Mais Violaine Bérot a l'habitude des prises de risque.
[…] Avec Tout pour Titou (Zulma, 1999, Lunatique, 2013), [Violaine Bérot abordait] la folie maternelle et la maltraitance. Autant de sujets périlleux abordés à rebrousse évidences, avec des mots sensibles et une force narrative hors du commun. »


« Entre solitude et attente
C'est dans [la] solitude qu'est née l'idée de Pas moins que lui, son dernier texte. « M'est revenue en mémoire cette description d'Ithaque dans L'Odyssée, 'une île juste bonne pour les chèvres'. J'ai pensé à Pénélope. À sa longue attente. À son corps qui changeait. Et je me suis dis que moi aussi j'attendais. » Elle l'écrit à la main, papier et stylo. « Un comble pour une informaticienne ! dit-elle en riant. Je corrige, je rature. Je ne me sers de l'écran qu'à la toute fin... »


Un très beau portrait de Violaine, comme on la connaît et comme on l'aime : entière, pudique, droite, franche et pourtant insaisissable — libre. Surtout, un écrivain au mot juste et au talent rare. Une grande dame.

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