« La
foule est devenue compacte, et c’est elle qui va répondre à sa
place, les pressant l’un contre l’autre, elle devant, lui
derrière. Il a le temps de sentir la courbure de ses hanches, la
rondeur de ses fesses, le temps d’écraser ses seins que par un
geste volontairement maladroit il est allé chercher en la ramenant
brutalement contre lui. Il va pouvoir emporter tout ça, il va
pouvoir l’inscrire durablement dans ses doigts, dans son ventre et
entre ses cuisses, et c’est cuirassé de ce qui n’est déjà plus
le corps de Sarah mais de ce qu’il vient de lui dérober qu’il
continue d’avancer, de la piloter, de la pousser devant lui. Et ça
pourrait durer éternellement, ils pourraient traverser à l’infini
cette marée humaine si une serre crochue ne venait s’abattre sur
son épaule. »
pp.
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