«  Et ça pourrait durer éternellement... »

« La foule est devenue compacte, et c’est elle qui va répondre à sa place, les pressant l’un contre l’autre, elle devant, lui derrière. Il a le temps de sentir la courbure de ses hanches, la rondeur de ses fesses, le temps d’écraser ses seins que par un geste volontairement maladroit il est allé chercher en la ramenant brutalement contre lui. Il va pouvoir emporter tout ça, il va pouvoir l’inscrire durablement dans ses doigts, dans son ventre et entre ses cuisses, et c’est cuirassé de ce qui n’est déjà plus le corps de Sarah mais de ce qu’il vient de lui dérober qu’il continue d’avancer, de la piloter, de la pousser devant lui. Et ça pourrait durer éternellement, ils pourraient traverser à l’infini cette marée humaine si une serre crochue ne venait s’abattre sur son épaule. »
pp. 18/19

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