« Ce qui est réjouissant dans ce récit réduit à l’épure, c’est sa méchanceté. »


« Ce qui est réjouissant dans ce récit réduit à l’épure, c’est sa méchanceté. 
« [...] tout est décalé dans ce livre [Le Collège de Buchy], à commencer par la phrase, dont l'élégance contraste avec le caractère apocalyptique et l’excès ostensible du propos. 
« […] Ici, pas de psychopédagogie, Dieu merci. Quant au mot de harcèlement, qui ramènerait les comportements évoqués dans la catégorie rassurante des sujets de société, il n’est même pas prononcé. Ce qui ne veut pas dire que la dimension socio-politique soit absente du roman de Lefebvre. On sait, depuis La Société de consolation (Sens & Tonka, 2000), son intérêt pour le monde comme il va. Et sa vision du collège comme lieu de formatage des individus, dont ils sortent « détruits à l’intérieur » si bien qu’« on peut leur faire acheter n’importe quoi et les faire voter pour n’importe qui », s'inscrit, on s'en doutait, loin de la niaiserie bien-pensante de rigueur sur pareils sujets.
Et puis il y a ce surprenant glissement final, dont on ne dévoilera pas les détails mais qui, en une sorte de travelling arrière, instaure enfin entre les événements et nous une distance, justifie rétrospectivement l’âpreté du ton, éclaire, sans les dissiper complètement, les zones d’ombre. Et fait du texte un vrai roman, où Jérémie Lefebvre confirme une originalité qui mériterait bien qu’on y soit plus attentif. »

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