« J’ai donc laissé défiler les images m’abandonnant à leur cruelle félicité. »


La maison
Quand je me suis brusquement réveillé ce matin vers les six heures, dit-il, les images de la maison se sont imposées à moi. Ces images, je ne les ai pas convoquées. Elles étaient là. Ce n’était pas un rêve, non, le réveil a été soudain et à cet instant même j’étais de nouveau dans la maison. C’était à la fois heureux et douloureux. Vous connaissez peut-être ce plaisir ambigu de revoir en pensées des lieux que l’on a aimés. J’ai donc laissé défiler les images m’abandonnant à leur cruelle félicité. Je gare ma voiture dans la rue, juste devant la maison. Je vois la grille et le portail métallique derrière lequel se devine le jardin. Je sonne. J’entends les deux notes de l’interphone, si sonores, si particulières, presque indolentes. Après plusieurs minutes on m’ouvre la porte. Je pénètre dans l’entrée, assez sombre. Le radiateur et son étagère sur laquelle s’accumulent lunettes de soleil et boîtiers de CD est juste à droite, et, par terre, quelques paires de chaussures. Je vois les babouches rapportées pour moi du Maroc. Pour que, dans cette maison, je me sente un peu comme à la maison.

Commentaires