Une Nuit pour mon oncle, c’était il y a quelques jours, à Cadenet. Une lecture sensible, poignante de Benjamin Taïeb, à qui il a fallu moins de dix minutes pour mettre l’assistance en larmes.
« Je
me redresse sur mon lit j’ai mal à la nuque je suis mal positionné
je prends du Nurolex ma copine se couche et je continue d’écrire
c’est grotesque cette idée un pari presque écrire la nuit juste
une nuit pourquoi écrire la nuit il est parti le jour mon oncle
pourquoi écrire la nuit qu’est-ce que j’attends de la nuit au
fond et je pense est-ce qu’il faisait beau est-ce qu’il faisait
triste ce matin-là j’ai su le soir pour mon oncle je ne sais plus
le temps qu’il faisait quand il ne s’est pas loupé pas de
tentative juste un essai j’ai des pensées morbides je me dis
est-ce qu’il a regretté au moment où il a sauté est-ce qu’il a
seulement pensé entre le moment où il a sauté et BOUM le train »
pp.
29/30
crédit photo : Hugues Breton
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