Que reste-t-il à écrire quand on a écrit ça ?

« Décidément, les restaurants lui réussissaient bien. Non seulement on lui ôtait le souci d’avoir à composer les menus, non seulement il lui était permis de mettre les pieds sous la table et de n’en plus bouger pendant toute la durée du repas, non seulement elle pouvait s’offrir le luxe de quitter la salle à manger sans avoir de compte à rendre à personne, mais elle avait l’art de choisir ce qui lui convenait le mieux, tant du point de vue du goût que de celui des effets indésirables, dont chacun sait qu’ils vous surprennent avec d’autant plus d’implacabilité que vous avez pris le risque d’adresser un pied de nez à vos sacro-saintes habitudes. »

Un lecteur :
« Que reste-t-il à écrire quand on a écrit ça ? Il me semble que vous avez écrit là le texte d'une vie. D'une vie... ou d'une mort ? D'une mort ou de deux morts ? Si la vie de ces deux-là a eu la qualité du voyage qui les conduit à la fin, à la grande séparation, ou au grand rassemblement, alors cette vie n'a pas été perdue ! J'eusse aimé les connaître, les côtoyer, discuter avec eux. J'eusse aimé qu'ils fassent partie de ma famille, j'ai eu l'impression qu'ils en faisaient partie (bon ils n'ont pas eu d'enfants), en tout cas ils font partie de ma famille d'esprit. Je les ai suivis avec tendresse et admiration [...]. Quel style ! Madre de Dios ! »

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