« La place est libre ? »

Samedi, orchestrée par l’association Identités plurielles, se déroulait à Saint-Malo une rencontre professionnelle réunissant plusieurs couples éditeurs/auteurs (fièrement) bretons. Le but de l’association est « de développer les échanges entre peuples et cultures à travers la littérature et dans le respect des identités de chacun. Identités plurielles organise à Saint-Malo chaque année des rencontres littéraires ». Ceci expliquant cela, Lunatique a retrouvé là-bas Philippe Vourch, pour décréter en choeur et d’une seule voix timide : non, La Mort embrasse mal n’est pas une histoire de mort, mais une histoire d’amour (ah, mais !), et une belle (qui plus est).

Jeff Jourdin, Mireille Lacourt (La Part commune), 
Christian Ryo, 
Briac, Elise Bathany (Sixto éditions)

Le débat était suivi d’une séance de dédicace à La Droguerie de Marine, fief de Loïc Josse.

Philippe était entouré dOlivier Polard et de Jeff Jourdin.
À défaut du récit de la fin de soirée, nous vous proposons un nouvel extrait de La Mort embrasse mal :
La fille du car se tient à ma droite, sans bruit, sourire aux lèvres. Je ne l’ai pas vue arriver. Je renfile mon costume de spationaute.
« C’est libre ? me demande-t-elle.
– Hein?
La place est libre ?
Libre ? »
Son sourire s’amoindrit, tandis que ses sourcils se froncent en formant un w. Je trouve ça rigolo et adorable.
« Je peux m’asseoir à côté de toi ?
Oh, oui, bien sûr. »
Elle s’installe, ouvre son cartable, en sort une trousse et un cahier. Étonnamment, je trouve que ça lui va bien un cartable.
Ses yeux noirs plongent dans les miens, tandis que la grosse femme qui nous a guidés jusqu’ici entre à son tour et prend place au bureau.
« Salut, je m’appelle Lilly. »
Ses mots sont susurrés et accompagnés d’un parfum de chewing-gum à la fraise.
« Ouais, je sais, je l’ai entendu durant l’appel. »
Elle marque un temps de pause durant lequel le w réapparaît sur son front.
« Oh, et tu as retenu le prénom des autres filles, aussi ? »
p. 43

Commentaires