Comme si toute cette folie allait de soi


« Pour être franche, on se fait à la vidéosurveillance comme aux trains quand on habite à côté d’une voie ferrée. Le temps dissout tout. Il suffit de ne pas penser qu’un policier indélicat, quand le lieutenant est absent… Que les enregistrements sont détruits… Qu’une machine ne les duplique pas pour le cas où… Il suffit d’oublier. L’oubli peut devenir une habitude que l’on prend, comme des gens finissent par aimer les conditions de leur malheur. »
Dans Protection rapprochée, son nouveau livre, Fabien Maréchal invente une société de chômage massif et donc… hyper-sécuritaire. La narratrice et son mari se voient imposer une annexe du commissariat dans leur cave ce qui réjouit le second tout en angoissant la première.
Le plus curieux dans ce livre, c’est le ton et l’ambiance finalement plutôt légère… drôle. Comme si toute cette folie allait de soi, au point que même la narratrice ne sait plus quoi penser… et nous non plus. Ils ne nous reste alors que cette sensation de malaise diffus. Je remercie, à ce propos, mon inconscient de m’avoir fait placer l’intrigue dans une rue et une maison londoniennes. Oui, il y a de l’humour british dans ce livre : du détachement et de l’absurde pour cacher l’horreur.
Sachez enfin que la cave n’abrite pas seulement une annexe du commissariat mais également une curieuse machine dont je ris encore tant elle m’a semblé illustrer avec humour toute l’absurdité de notre monde.
Critique volée sur le site Et si...


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