« Il n’y a pas d’oiseaux, le ciel est un tissu de mensonges »

La Rochelle-Paris est une invitation à redécouvrir les mots et merveilles du langage poétique. Une inspiration puisée dans le quotidien de l’auteur, une respiration dans le quotidien du lecteur.

Prendre de la mer
Dans une phrase bateau
Ce qui reste.
Et partir.
Il n’y a pas d’oiseaux
Le ciel est un tissu de mensonges
Où on suspend chaque soir
Des étoiles.

Faire le vent
Tourner les moulins
Pour nourrir nos yeux cathodiques.

Éoliennes alignées au tempo du vent
« Faut pas traîner »
Dit la turbine.
Les nuages bleus
Ont mangé la nuit
À petites bouchées de coton.

Les blés blonds debout
Et la perte d’horizon :
La terre moins la terre

Lune sous un voile :
Ronde déposée
Sur fils électriques.
Le grillage dentelle
Bas résille sur
La cuisse ronde de la terre
Hanche blonde
Tapie sous la main
Du soleil qui bande.
Au haïku
S’abreuver
Comme une alouette
Boit dans un dé à coudre
Et peut encore voler.
De l’autre côté du rail
J’entends déjà Paris
La rumeur du train
N’est plus la même
Même sans poser l’oreille au plancher.
Paris est à table :
Il mange le petit monde
Du train

Nos tongs
Demeurées à 500 kilomètres.
On vient d’oublier nos pieds.

Escalators œsophage
Gare estomac
Métro intestin

Tout à l’heure Paris va nous chier sur son pavé.


Commentaires