« Je l’interroge du regard, il tourne la tête sans me voir, je n’ose rien dire. »



Extrait :
Je tape sur Google « Annie Ernaux + L’événement ». Les témoignages de douleur relatifs à l’avortement, que je lis, me donnent de nouveau envie de pleurer. Je parcours ensuite un article de Nancy Huston sur Annie Ernaux, que je trouve très bien. Le refus de la légalisation de l’avortement n’est pas l’apanage des hommes ; des hommes paternalistes et des femmes maternalistes de tous bords peuvent s’associer pour faire capoter la moindre avancée en matière de légalisation. Pour preuve : en Argentine les huit années de madame la présidente, Cristina Kirchner, n’ont rien changé ; les catholiques dogmatiques ont été les plus forts.

Enfin, Alan entre dans la salle, il appelle la patiente suivante, mais, contrairement aux autres fois, la patiente d’avant, c’est-à-dire Victoria, n’est pas avec lui. Je l’interroge du regard, il tourne la tête sans me voir, je n’ose rien dire. Je me dis que, d’une seconde à l’autre, Victoria va apparaître.
pp. 62/63

Commentaires