« Pourtant, j'étais franc en lui expliquant que les gens devaient « se faire » à la littérature »



« Une librairie ? Pour les moutons ? Je n'ai jamais vu personne avec un bouquin dans ce village. Vends des fromages, ça rapportera davantage. » (p. 18)

Le ton est donné pour cette nouvelle de Michael Uras ... Donné par Giacomo, l'ami de jeunesse du héros, sarde, Maurizio, qui, un jour quitte la Sardaigne pour l'amour d'une belle française, passionné de littérature, qui va lui communiquer son amour des livres. En triste contrepoint, leur histoire d'amour se soldera par un échec.
Maurizio décidera de revenir dans son village, avec l'idée assez utopique d'y créer une librairie...
Ses compatriotes insulaires ont la rancune tenace, lui montrent leur ressentiment d'avoir « trahi » en partant de l'île.... Ils ont bien l'intention de se venger, de lui faire sentir leur défiance...
Seul Giacomo, son ami d'enfance le soutient comme il peut. L'affection est toujours là, mais un certain écart culturel s'est creusé . Maurizio tente , en vain, de faire lire à son ami, L'Homme sans qualités de Robert Musil... , entre autres !!....
Ostracisme double : « rester entre soi », et une méfiance instinctive envers le culturel et les livres...!
« Le soir, je laissai mon ami dans une tristesse profonde. Mes tentatives pour lui remonter le moral restèrent vaines. Pourtant, j'étais franc en lui expliquant que les gens devaient « se faire » à la littérature, qu'elle était un monde inconnu pour tous les villageois. Ils s'y feraient. »
Parmi les textes les plus brefs que j'ai lus !!!...

Une critique glanée sur Babelio

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