« juste pour que des pauvres types qu’ont jamais su ce que rêver veut dire se rassurent »

 

All The Things You Are, de Corine Pourtau Extrait lu par Corine Pourtau Éditeur : Lunatique
Tremé, quartier mythique de La Nouvelle-Orléans. C’est là que tous les soirs, Minnie Waterfiled monte sur la scène du Jackson’s, un de ces clubs de seconde zone « qui fleurissent au fond de ruelles sans réverbère, juste pour que des pauvres types qu’ont jamais su ce que rêver veut dire se rassurent, en constatant qu’ils ne sont pas les seuls ». Et des hommes, blancs, noirs, elle en fait rêver, Minnie Waterfield, dans sa robe de lamé bleu. Jusqu’au drame. Un musicien jaloux, on n’a jamais bien su, et la police n’a pas cherché longtemps non plus. Après tout, « c’était qu’une fille noire comme toutes les filles noires de Tremé, qui comptait juste pour des types [...] qu’ont simplement besoin d’un peu d’évasion, le samedi soir, au pied d’une scène, dans la fumée des cigarettes, avec leur costume du dimanche qui sent la naphtaline… »

Corine Pourtau habite une vieille maison dans un coin très vert, donc très pluvieux, de Bourgogne. Elle a deux chats et un grand bureau tendu de toile de Jouy pour écrire.


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