«  Humble, bouleversant, lyrique... »

 

Quarante-quatre ans après Dachau décède le grand-père de Céline Didier, Hippolyte. Elle a alors 12 ½ ans. Elle en a 44 quand elle prend la plume et se plonge dans les souvenirs de résistant et de déporté d’Hippolyte. Ses souvenirs, il ne les a pas racontés, il les avait précieusement consignés dans un petit cahier qu’il a tenu secret et que Céline Didier découvre longtemps après. Vient alors le moment où elle est poussée par l’envie et la nécessité de remplir le devoir de mémoire que ses mots implorent. Et elle exauce son voeu à sa façon : introspective, intime et poétique.
C’était ton vœu aborde simultanément l’histoire d’un grand-père dans un épisode bien sombre de sa vie et celle de l’autrice, sa petite-fille qui, à travers les traces qu’elle met au jour au fil de ses découvertes, s’interroge sur l’engagement, la transmission, la déportation et la vie d’après.
Avec une grande liberté de ton et de style, Céline Didier partage une histoire très personnelle qui résonne aussi de façon universelle.

Ma note : 4/5
Nouveauté 2022
180 pages
Disponible au format numérique et broché
Quand je lis un récit sur, entre autres, la Seconde Guerre mondiale, j’ai toujours cette impression, à tort, que je fais partie d’une des dernières générations à être émue. Mes grands-parents sont nés entre les deux guerres et la guerre a toujours été un sujet tabou. Comme si cette horreur n’avait jamais existé (par protection ?). 
Céline Didier, poussé certainement par cette nécessité de partage et de transmission, décide, à sa manière atypique, de retranscrire les notes de son grand-père, Hippolyte, qui dans son cahier secret a transcrit ses plus profondes pensées et réflexions. Héritage familial entrecoupé d’interrogations personnelles font de ce récit un émouvant hommage à nos aïeux.
Texte anomal au rythme affolé, les mots s’enchaînent avant qu’ils ne disparaissent camouflant parfois la douleur, l’incompréhension et l’abject. Pourtant ils frappent sans aucune mesure, balançant sans aucun fard la terrible cruauté de Dachau. Ils cisaillent l’âme et pourfendent le cœur.
Humble, bouleversant, lyrique, Céline Didier signe un premier roman à la beauté ravageuse comme l’ultime au revoir à ce grand-père qu’elle chérissait sans jamais oublier l’homme qu’il était et l’abnégation qu’il a toujours portée. 

(à découvrir)



Commentaires