« des cris à l'adresse des hypocrisies courantes »


Numérotés de 1 à 20, les poèmes en prose de Saïd Mohamed rassemblés sous le titre Délits de faciès ont de la voix. Ils tonnent, parfois murmurent. Ils vibrent sous la pluie battante. Ils giflent le silence des uns sur les douleurs de certains, ils plantent des mots aux marges de la colère. C'est la ville dépeinte, habitée de heurts, d'êtres sans rencontres.

« Tire sur toi les rideaux, ne laisse rien pénétrer de l'errance des insoumis qui hantent. Oublie ton impatience. Les reporters te décriront la rue et vivront par procuration ta peur de l'inconnu. Tu as éteint toute braise, jeter l'eau sur le feu qui est couvert pour laisser ta vie descendre. L'adolescence, les soirs d'ivresse, images oubliées. Tu te dévides, rayé sur le calendrier. » (10, p. 38)

Ce sont des cris à l'adresse des hypocrisies courantes où, sinueusement, la douceur et l'amour de la vie s'immiscent. Avec tendresse, l'auteur confie le cœur de sa double identité, si difficile à partager :

« Mes deux pays, je vous aime. Je n'ai rien renié, jamais craché. Incertain de trouver une réponse. »

Une critique prélevée sur Babelio


Commentaires