« Un pied dans la terre, l’autre dans l’océan. / Le reste du corps vole comme un cormoran. »
J’entendis un jour un auteur (j’ai oublié qui) parler du grand corps de l’écrivain. Celui de Charlotte Monégier qui a parcouru le monde et qui y revient ici en évocations est immense. Les poèmes de ce recueil qui débute comme un conte (« C’était une nuit d’Afrique du Sud ») ne sont pas des notes de voyage mais les étapes précisément localisées d’une errance libérée de la gravité à travers la fenêtre de la rêverie « Et cette fenêtre donnerait sur la mer ».
Voler, voguer, flotter, monter, descendre, le ciel, l’océan, la marée,… Le mouvement de l’écriture fait entendre des paysages, des fragments de récits, des adresses à un amour, des révélations (« Je passerais ma vie à me faire transporter »). Bravant la pesanteur (« …il m’était lourd / D’être rattachée au monde »), un désir aux dimensions océaniques anime l’écriture qui ouvre « la fenêtre inexistante qui donne sur la mer ». Dès lors « Devenir la terre / Devenir le feu / S’habiller d’absence, d’incandescence » deviennent possible.
Une lecture à écouter sur le site de 30’ d’insomnie (site à enregistrer dans ses signets tant il y a découvrir)


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