« son truc à elle / c'est le théâtre / pourtant elle est comptable »

 

Myriam OH (Ould-Hamouda) qui anime des ateliers d'écriture est aussi une comédienne diseuse de ses propres textes.

Scènes d'intérieur sans vis-à-vis, éd. Lunatique, 2021.

Parce qu'écrit dans la langue du parler courant, ce recueil de textes est destiné à être dit ou lu à voix haute.
En témoin attentive des violences qu'imposent aux êtres notre système consumériste et de celles qu'ils s'imposent à eux-mêmes pour s'y adapter, Myriam OH dresse des portraits de femmes et d'hommes dont nous pourrions retrouver certains traits dans nos miroirs.
Viviane, camille, claire, alphonse, charles, jérémy et les autres prénoms sont seuls et noyés dans la masse. Prises ou pris dans la texture de leurs névroses, aucune majuscule ne distingue leurs prénoms des autres substantifs, à l'instar de viviane qui estime ne même pas la mériter.
Accidents de la vie, échecs, déceptions, envies insatisfaites les ont enfermé(e)s et souvent sapé leur estime d'eux-mêmes comme richard qui « ne s'aime pas / mais de se déteste pas non plus » ou charles qui toute sa vie s'est plié au désir de réussite que son père avait pour lui ou encore laurence : « son truc à elle / c'est le théâtre / pourtant elle est comptable » mais « partir ou crever à feu doux il faut / choisir ».
Le témoignage de Myriam OH, s'il a parfois le détachement de l'humour, n'est jamais moqueur ou méprisant ; elle aussi comme samir "a les mains dans le cambouis de l'existence ».




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