Suite des aventures de Paul Plaque...
3.
On avance, on avance, contrairement aux apparences. Ces mêmes apparences qui nous font croire au bleu du ciel (ou au gris), alors que le ciel n’est pas plus bleu (ou gris) que la terre, c’est une question de point de vue. Il se pourrait que le ciel fût cerise, et que nous n’en sussions rien. Il se pourrait que le ciel n’existât pas. Alors, les apparences, bon.
En réalité, ça trépide. En très peu de temps, on a appris
• premièrement, que tu n’as pas de chat (ni de chatte) ;
• deuxièmement, que tu vis seul (sans pour autant posséder ni chat ni chatte). (Ni chaton, mais on l’avait sans doute subodoré.)
On apprendra
• troisièmement que tu vis seul depuis trois mois.
Auparavant, tu avais une femme, bien que tu rechignasses à employer en l’espèce le terme « avoir ». Disons plutôt que tu aimais une femme qui t’aimait et habitait avec toi. Disons donc que tu étais réciproquement amoureux d’une femme qui s’appelait Luce. Depuis six ans.
Enfin, elle s’appelait Luce depuis vingt-six ans, mais vous vous aimiez réciproquement depuis six ans.
Un jour, la femme que tu aimais réciproquement t’a dit : je ne t’aime plus. Il faut qu’on se sépare. Tu n’en voyais pas bien la nécessité, peut-être aidé en cela par le fait non stipulé quoique supputé que, toi, tu l’aimais toujours. Mais tu t’es retrouvé seul.
C’était il y a trois mois. Tu étais seul et triste. Un classique.
Tu te sentais beaucoup plus triste que seul, d’ailleurs. Un classique aussi. D’un point de vue objectif, néanmoins, tu étais triste et seul. Et toujours sans chat (ni chatte).
Bien.
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