La tante de Toussaint surgit. La geôlière fit encore une drôle de tête, mais suivit avec attention toutes les opérations. Socrates aussi. Il sentait bien que le sauvetage de Jerk promettait de satisfaire sa curiosité maladive. La tante marmonna on ne sut quoi. Sortit de son sac à main de contrefaçon un bric-à-brac très exotique. Enduisit la poitrine de Jerk d’une huile qui puait les herbes de Provence. Jerk avait encore plus chaud. Elle lui racla le dos jusqu’au sang avec une petite cuillère. Au moins, Jerk avait la satisfaction de pouvoir nommer sa mort : tétanos. Puis, avec l’aide de Toussaint, ils lui enfoncèrent leurs quatre pouces dans les omoplates. Jerk hurla. La geôlière n’en perdait pas une miette. Socrates voulait aussi enfoncer ses pouces dans ce qui restait de Jerk. Mais son fauteuil l’empêchait de manoeuvrer dans le réduit où dormait Jerk. La geôlière n’en crut pas ses yeux. Elle vit Jerk redevenir blanc, mais plus blanc même que lorsqu’il était arrivé. Il trembla de tous ses poils, puis retrouva sa couleur rose habituelle. Socrates était enfin parvenu jusqu’au lit. La température de Jerk avait baissé, c’était palpable. Socrates grogna « c’est de la sorcellerie ». La geôlière roula ses yeux comme si c’était des R. Jerk lui-même avait suffisamment repris conscience pour être halluciné de ne plus crever de chaud. C’est alors que la sueur débarqua. En flots massifs. La tante sourit : ça devait être bon signe. Elle s’absenta quelques minutes. Le temps que Jerk perçoive sa fièvre remonter, la tante revint avec un petit bocal. Elle l’ouvrit avec précaution et le plaqua tellement rapidement sur la poitrine de Jerk qu’il n’eut pas le temps de réagir, mais il hurla. Le bocal contenait une grosse colonie de moustiques, car la tante n’avait pas de sangsues à sa disposition. Donc, Jerk mourrait finalement du palu.
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