Jobardise
Nath ne le connait pas et déjà il l’énerve. Décidément, elle ne l’aime pas. Valérie le lui présente : « Christian », et plaque ses cheveux en arrière, lui dégageant son front. Visage à nu, il ne bronche pas, se laisse faire et sourit. La cigarette au coin de sa bouche trop fine, il croit de bon ton d’ajouter : « Nous sommes très copains, Valérie et moi, mais il n’y a jamais rien eu entre nous. On a pu partir en vacances ensemble, à moto, sans que rien ne se passe. »
Nath lui renvoie son sourire, humectant le sien de condescendance : « Tes parents n’ont pas trop mal pris que tu découpes les rideaux du salon pour t’en faire une chemise ? »
Il ricane niaisement – mais pouvait-il ricaner autrement que niaisement ?
En fin de soirée, alors qu’il frissonnera de sommeil, Nath insistera : « Tu aurais pu également te tricoter un pull avec la laine des fauteuils ! »
Il ricanera de nouveau. Niaisement. Mais pouvait-il... ?
Finalement, Nath se rend compte que sa jobardise l’a emporté. Il n’y avait rien à ajouter.
p. 105
dessin de Tchac
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