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 Le jour suivant, il se prépara comme pour un mariage : veste cintrée, chaussettes noires, chemise impeccablement repassée, chaussures vernies. Abandonnant son eau de toilette habituelle, il poussa l’élégance jusqu’à mettre quelques gouttes d’un parfum au chèvrefeuille réservé aux grandes occasions. Il se regarda dans la glace et se trouva très beau.

 La pensée de la jeune femme ne le quittait plus et lui faisait monter le rose aux joues.
 « Je vais enfin savoir son nom ! »
 Cette pensée le rendait si faible d’émotion qu’il acheta une rose rouge chez un fleuriste du Boulevard Jourdan.
« Si je n’arrive pas à lui parler, je lui tendrai la rose. Elle comprendra alors mes sentiments. »
Sur le chemin du parc, il chercha quel pouvait être le nom de sa bien-aimée.
 « Vicky ? Laura ? Trop vulgaires ! Je verrais bien un nom de fleur, Rose, Marguerite, ou Nénuphette… »
 Alors qu’il était absorbé dans ses tendres pensées, ses pas le conduisaient vers le bac à sable. Le temps radieux rappelait à Léon Paulka le premier jour de sa rencontre avec la belle Iris ? Pivoina ? Capucine ?

Historiette, pp.  43/44

Extrait du recueil de nouvelles Il faut prévenir les autresde Sarah Taupin

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