Des bonbons, s’il vous plaît

Il fait chaud dans la gare. Sam se détend. Il est un voyageur qui a posé ses valises, ses valises trop lourdes.
Il monte les escaliers, parsemés de gens assis, disséminés à tous les coins. Sam a l’habitude de tous ces gens qui grouillent ici. Certains n’attendent pas de train. Certains n’attendent rien. Ils sont juste là, chez eux aussi, à leur manière à eux. Certains n’ont que cet endroit pour les définir parmi les autres.
Sam reconnaît celui qu’il appelle Bobby, parce que c’est ce qui est inscrit sur ce tee-shirt qu’il porte tout le temps. Son seul tee-shirt, peut-être. Mais aujourd’hui, Bobby s’est trouvé un épais manteau de cuir vieilli qui a l’air bien chaud. Il fait bon dans la gare mais, si on y vit, les courants d’air vous dévorent.
Bobby rit, comme à son habitude. Il parle à tout le monde. Parfois, quand le vin fait mauvais potage avec ses nerfs et le climat, il dépasse les bornes et il fait peur à des gens, mais c’est un homme gentil, un homme blessé, un homme dévoré par les courants d’air.
Sam n’a pas peur de Bobby. Il lui dit toujours bonjour, et Bobby ne manque pas de lui répondre.

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