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10 bonnes raisons de ne pas lire L'Homme qui n'avait pas de chat
Le
titre est pourri. Au moins, si le livre s'était appelé L'Homme
qui avait une datcha. Biographie interdite de Vladimir Poutine,
pourquoi pas. Ou Nevermind ou Gangsta Rap ou I Like
to Fuck your Little Sister Aged Eight in the Sofitel of New York,
I mean, why not ? Là, on est hyper trop loin.
Ce
n'est pas Marc Levy qui a écrit ce livre.
Ce
n'est pas non plus l'auteur qui l'a écrit. Dans mes souvenirs,
d'après ce qui s'disait, le type aurait fait bosser des petits
Roumains ou des boursiers hongrois en exil à Paris. Désolé si mon
attitude te choque, mais, moi, je préfère les livres bio et
citoyens.
Le
bouquin est super dur à trouver dans un Relay. Alors que
Ouest-France, moins. Donc vaut mieux acheter Ouest-France
que Bertrand Ferrier si t'as rien à lire pendant un voyage, par
exemple. (En plus, c'est douze fois moins cher.)
Vaut
mieux attendre le film. En 1 h 26, ça s'ra bouclé. Et si y a
pas de film, c'est que le livre était pourri, donc on a eu raison
de pas le lire.
L'éditeur
n'est pas domicilié à Paris. Rappelle-moi où sont situés
Gallimard, Grasset, Le Seuil ? CQFD. À tous les coups, les
psychopathes de Lunatique se sont trouvés un p'tit paradis fiscal
dans la Creuse où ils font de l'édition à compte d'auteur
subventionnée par le Conseil général, en publiant les fonds de
tiroir que les vrais éditeurs ont refusés. Miam, alléchant.
Y
en a marre des histoires d'animaux. À l'heure de la
mondialisation, des supercatastrophes nucléaires, de la misère,
j'veux dire, y a pas un peu plus important qu'un type qui vit dans
un appartement de privilégié où il a pas de chat ? Les drames à
la Walt Disney version franchouillarde, ça va.
C'est
quoi, lire ?
De
toute façon, y aura un résumé quand sortira L'Homme qui
n'avait pas de hamster ou n'importe quelle suite. C'est p't-être
pas la peine de se taper plein de pages qui tiendront en dix lignes
dans un an, hein ?
Je
suis 100% convaincu par les dix raisons qu'a données l'auteur,
surtout par celle-là. Et par le fait que l'auteur signe "Bertrand
Ferrier" (j'aime pas les bertrands), qu'il est sûrement un
gros macho qui pue (sinon, il aurait écrit La Femme qui n'avait
pas de chatte, non ?), qu'il n'est jamais passé chez Bernard
Pivot ou Bernard Rapp (c'est un signe), qu'il a co-écrit les
Mémoires d'une femme de ménage chez Grasset (ça te dit le
niveau du mec !), qu'il enseigne vaguement à la fac (je peux pas
blairer les profs et les vagues), que le livre n'est pas disponible
à la médiathèque la plus proche de chez moi (comme par hasard, un
endroit où l'on ne trouve que des livres de qualité, if you get
my meaning), qu'il n'est pas lauréat du Goncourt (ou du Fémina,
c'est la moindre des causes !) ni cité dans les meilleures ventes
(la littérature élitiste, très peu pour wam), que le texte est
trop compliqué (on y lit des mots comme "superfétatoire"
ou "suppositoire", je sais plus, mais rien que le temps de
lire ce genre de truc, t'aurais pu faire la vaisselle), que le texte
est trop simple (en le feuilletant, j'ai vu que l'auteur utilisait
plusieurs fois le même mot : ça vous dérangerait d'avoir un peu
de vocabulaire et d'éviter les répétitions ? merci), qu'il y a
des italiques à quasiment toutes les pages (l'auteur était bourré
ou quoi, pour écrire penché en permanence ?), que les chapitres
sont trop courts sauf un qui est trop long (à mon époque, on
apprenait aux gens à écrire correctement, mais c'est sans doute
trop demander), que l'éditeur a économisé l'encre (y a même pas
de numéro de page, pratique !), que le traducteur n'est même pas
cité, que les éléphants sont massacrés en Afrique donc y a des
choses un peu plus importantes à penser avant de s'intéresser à
des histoires de Parisien, que je dois d'abord terminer Métronome,
qu'aucun (en deux mots) éditeur n'a jamais publié mes textes
pourtant tellement mieux que les merdes qui se publient d'habitude
alors bon (nan, je dis pas que y a du complot ou quoi ou qu'est-ce,
mais du copinage, c'est clair !), que j'ai pas envie de me faire
accuser de plagiat par ce nul plus tard si jamais je réutilisais
mieux et par pur hasard fortuit une de ses idées dans mon prochain
roman, que 70 000 livres sont publiés chaque année donc comme je
peux pas tout lire je lis rien pour pas faire de jaloux, que j'ai la
grippe et/ou une nouvelle copine depuis deux jours et donc autre
chose à faire que lire (surtout du Bertrand Ferrier, hello-o !),
que moi j'ai un chat donc si le mec en a pas il a qu'à en acheter
un, qu'il n'y a pas la voyelle "u" dans le titre (alors
que dans Indignez-vous, si : c'est un détail, mais ça fait
réfléchir), que j'ai déjà lu Eugénie Grandet quand
j'étais en sixième et ça m'a fait chier, au sens physique du
terme, que le meilleur passage du roman reste les dix raisons pour
jamais lire le bouquin et qu'elles sont même pas dans le livre,
que... Mais surtout, d'abord, en sus, pour commencer et premièrement
en conclusion, j'ai envie d'ajouter pour que j'ai pas à
m'justifier, ça va bien, à la fin, stop. Nan mais c'est dingue, ça
!
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