Sur la piste de Fred Loram. On l'aurait vu à Paris.
Ma
matinée d’apprenti régisseur est fatigante mais instructive.
L’ambiance est détendue. Du moins, avant l’arrivée des
artistes. Les théâtreux nordistes se la racontent un peu, mais pas
tous. Attention au jugement ! Le moustachu affable connaît son
métier. Il les remet à leur place à deux reprises. La première
fois, gentil ; la seconde, neutre. Les chtimis prennent ça à la
rigolade. Mon début de sentence n’était pas totalement dénué de
sens. Pause du midi. Les artistes vont au restaurant. Je suis invité
chez le moustachu affable, le barbu grisonnant à lunettes rondes et
la chargée d’administration du théâtre. Couple à trois ? Je
m’en tape. Un repas sans chichis. Très agréable. Leurs deux
chiens nous jouent la sérénade. On termine sur un thé fumé du
Japon. Savoureux !
On
redonne un coup de collier après le déjeuner. Le plus bavard des
deux régisseurs du Nord est resté tout seul dans la salle. Sous ses
airs de monsieur je-sais-tout, c’est de loin le plus sympathique de
l’équipe. Fragile par manque de confiance en lui. Besoin
intempestif de reconnaissance. Donc agaçant et envahissant, mais au
final très attachant. Une fois le montage et le réglage terminés,
c’est le rituel filage. La tension monte. Impossible de se faire
une idée de l’histoire. Ils coupent sans arrêt pour des détails
futiles. Limite maniaque, le metteur en scène. Enfin, chacun son
métier. Au moment de quitter la grange, ça commence à chauffer dur
entre les artistes invités et le moustachu qui n’est plus du tout
affable. Je m’éclipse.
L’appel
de la toile !
pp.
110/111
D'autres
extraits de Fred
Loram, roman de Thierry
Moral sont consultables sur le site.
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