Dernier extrait de Fred Loram avant parution. On l'a découvert sur une presqu'île bretonne, on l'a suivi dans les théâtres parisiens, et on plonge avec lui au fond du trou... Visite guidée :
Le
fond du fond
Mon
petit ego désabusé en prend un coup quand la nacelle descend au
fond de la mine. L’enfer. Le vrai. Mes petits malheurs de bandit
des grands chemins à la sauce anarchiste du vingtième siècle font
petits bras face au quotidien des mineurs dans la grande fosse ! Le
musée de la mine de Lewarde. La première partie était sous les
lumières, sans casque, et au son joyeux et engagé de la voix de
Ségolène. Maintenant, place au réel. Sous terre. Un vieux mineur à
la retraite refait son chemin quotidien. Son accent appuyé me fait
manquer pas mal d’informations, mais je pige l’essentiel. Mes
sens sont aux aguets. L’idée de la bande son qui reproduit les
bruits des machines, c’est violent ! Les tympans en prennent un
coup. Et dire que c’était permanent. Les groupes de neo-metal
peuvent
aller se rhabiller.
Parmi
les visiteurs, ça papote à tout-va pendant les marches.
L’échantillon de population est varié :
Un
groupe de motards.
Une
famille de petits-bourgeois au grand complet, parents, enfants,
grand-parents et petits-enfants.
Deux
étudiants qui sourient tout le temps et s’émerveillent de tout.
Un
groupe de personnes du troisième âge faisant son pèlerinage
annuel. Ils sont pénibles pour la visite car ils savent tout mieux
que les autres. Ils coupent la parole au guide tout en faisant
copain-copain avec tout le monde.
Un
baroudeur barbu bronzé évoque, à voix basse et posée, la
similitude entre le boyau et le tunnel de lave d’un volcan du
Nicaragua. Des enfants y seraient restés plus d’un an sans sortir
pour éviter la guerre. Les familles apportaient à boire et à
manger en cachette.
pp.
185/186
D'autres
extraits de Fred
Loram,
roman de Thierry
Moral sont
consultables sur le site.
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