14/02/09
- Proposition
«
Nous voulons tous que tu t’en sortes. C’est tout. De toute façon,
il n’y a rien pour toi, ici. Quitter la presqu’île sera comme un
nouveau départ.
— Je
commence à me plaire ici.
— Sans
électricité, ni gaz, ni eau courante, ni téléphone, ni compte en
banque ?
— Madame
s’est renseignée. »
L’agent
immobilier me présente son attaché case avec le contrat posé
dessus et un stylo.
J’attends.
Il s’impatiente.
«
Monsieur Loram, nous ne vous ferons pas deux fois ce genre de
proposition.
— Ça
tombe bien parce que je ne suis pas intéressé et que je n’aime
pas me répéter. »
Il
encaisse. Ma sœur soupire. Le maire s’agite, alors je poursuis
posément :
«
Petit rappel des épisodes précédents. Monsieur le maire, sachez
que nous ne sommes pas amis et que de toute façon ce sentiment
humain ne s’achète pas. En tant que citoyen de votre commune, je
trouve que votre manière de m’accueillir en me jetant dehors au
bout de quelques mois n’est pas correcte. J’habite ici. Je suis
propriétaire de cette maison. Je m’y plais. J’y reste. »
En
ouvrant la portière, je me retourne vers ma sœur.
«
Je te déconseille de fréquenter les maires de droite nationaliste.
Ça te donne des airs de baronne et des kilos en trop. »
pp.
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D'autres extraits de Fred Loram, roman de Thierry Moral sont consultables sur le site.
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