On nous cache tout, on nous dit rien ! ♫♪♫


Il paraît que l'un des titres de notre catalogue a remporté un Prix régional du premier roman. Chouette ? Oui et non.
D'abord, c'est l'auteur lui-même qui, six mois plus tôt, nous informe que son roman va concourir pour ce prix. Tiens, bizarre, personne du comité de pilotage n'a estimé que nous devions entrer dans le secret des dieux ?
Coup de fil, message répondeur.
Pas de réponse.
E-mail, questions à foison (Qu'en est-il des modalités d'inscription et de participation ?  En quoi consiste ce prix, aussi, s'il vous plaît ?  Que gagne le lauréat ? Comment et sur quels critères la sélection se fait-elle ?  Combien y a-t-il d'ouvrages en lice ?  Où se procurer la liste ?  Qui note et vote ? Enfin, quelles sont les implications d'une telle sélection ? À quoi est-ce que cela nous engage ? Peut-on déjà en parler ? Et, surtout, quand seront connus les résultats ? - message du 16 octobre 2012).
Pas de réponse.
Les liens fournis par l'auteur ne sont guère plus bavards. C'est le silence absolu sur ce prix.
Relance suite à l'invitation de l'auteur à participer à une manifestation où des extraits de son roman seront lus.
Pas de réponse.
Deuxième relance quand l'auteur nous dit maintenant avoir été contactée par une médiathèque. (Permettez-moi de m'étonner de ne recevoir de vous aucune réponse à mes questions répétées. 
Normalement, tout libraire, bibliothécaire, organisateur de salon ou de prix qui souhaite approcher un auteur pour son ouvrage, nous contacte, nous, éditeurs, afin que nous fassions suivre informations ou invitations. Cela se passe ainsi et sans problème pour tous les autres auteurs avec quiconque respecte le circuit obligé d'un contrat éditorial.
Je ne peux donc qu'être surprise de constater que, malgré ma bonne volonté à entrer en contact avec vous qui, de par votre fonction au sein de votre association, devez être familière de ces pratiques, vous ne respectez pas cette règle toute simple de vous mettre en relation avec les seules personnes responsables de l'ouvrage sélectionné pour le prix que vous organisez.
Je ne vous demande pas grand-chose, si ce n'est de respecter notre droit, en tant qu'éditeurs, de savoir ce qui se passe pour un roman publié chez nous ! Même si vos intentions sont louables, le procédé est douteux. Ce n'est pas à XXX, sous contrat d'éditeur chez nous, que vous devez vous adresser mais à nous. Ce n'est que la troisième fois que je vous le signale... - message du 2 novembre 2012)
Pas de réponse.

Et hier, c'est encore et toujours l'auteur qui nous fait suivre une demande de cinq exemplaires à fournir à l'association qui lui a accordé un prix ?!!
Bah, non. (Nous ne sommes pas de simples fournisseurs de livres qui inondent gracieusement les associations qui nous en réclament, mais des éditeurs, donc responsables de l'exploitation desdits livres. 
Depuis le début, nous sommes maintenus dans l'ignorance la plus totale de ce qui se trame. Ce n'est pas les liens fournis par XXX qui ont changé grand-chose. Nous ne connaissons ni les tenants ni les aboutissants de ce prix, les conditions de participation, pourquoi et comment ce roman s'est trouvé présélectionné d'autant nous n'avons jamais entamé de démarches en ce sens. Pensez-vous que ce soient là de bonnes conditions pour nous demander cinq exemplaires ? À quelles fins ?
Tant que nous serons maintenus à l'écart et que nous n'aurons pas les réponses attendues, nous ne donnerons pas suite à votre demande. Si XXX souhaite participer à ce prix en se passant de notre aval, elle vous fournira à ses frais les exemplaires. - message du 9 décembre 2012)

Pourquoi ne sautons-nous pas de joie à l'annonce de ce prix ? Pourquoi ne donnons-nous pas tout simplement suite à la demande de cette association ?
Parce que les auteurs signent chez nous des contrats d'éditeur. Ces contrats font de nous les responsables de leurs ouvrages. Et c'est bel et bien en tant que responsables de leur exploitation que nous consacrons des jours, des semaines, des mois à corriger et retravailler le texte (pour le roman en cause, pas moins de huit mois ont été nécessaires !), ainsi qu'à concevoir une maquette pour la couverture. Nous consacrons un temps inouï et investissons des sommes considérables pour créer des objets qui feront autant notre fierté que celle des auteurs.
Parce que, sur la couverture des livres sont mentionnés et le nom de l'auteur et le nôtre, éditeurs.
Parce que, enfin, sans notre intervention, sans notre acharnement passionné, le manuscrit  de XXX ne serait pas aujourd'hui le livre qui a remporté un prix.

Et puisque nous sommes maintenus à l'écart de toute l'effervescence autour de ce livre, que nous ne disposons d'aucune information sur l'attribution du prix et de ses retombées, nous nous abstiendrons d'en faire plus clairement mention.
Désolant, certes, mais le travail d'un éditeur, même tout petit comme nous, n'a rien de négligeable. Le déni manifeste de cette association qui s'obstine à ne traiter qu'avec le sacro-saint auteur est une insulte à la profession.

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