« Accroché au comptoir comme un naufragé au flanc de son radeau, il recherche la substance essentielle, selon lui, à toute inspiration : l’authenticité. »
Lui,
Pic Paris, le rageur et l’insoumis, rivé au comptoir de sa
liberté, rêve de versifier les fulgurances de sa sensibilité.
« Je
suis libre. La vie est absurde, fragile, elle ne tient qu’à un
fil. Dans une cage, l’oiseau chante et… »
Son
stylo reste suspendu. Une cage, c’est la merde...
Le Nid, une histoire courte de la collection 36ᵉ Deux Sous :
Au
gré des déambulations de Pic Paris, poète plus imbibé qu’inspiré,
Pauline Louis nous balade dans le temps. Surgit sous sa plume vive et
enjouée l’épopée des grandes brasseries parisiennes du xxᵉ
siècle, où s’asseyaient au coude à coude sur les banquettes de
moleskine muses mutines et « crayonneurs trousse-jupons » en
quête de plaisir autant que de gloire.
« L’aisance,
le confort, la superficialité d’une vie bourgeoise où pureté et
sincérité s’effacent derrière les billets de banque
représentent, à ses yeux, la mort de l’art. Pour ce Pic Paris –
c’est son nom –, la fortune tue le désir, et l’absence de
désir ôte toute substance à la vie et anéantit l’inspiration.
Sans création, l’existence perd tout sens. Fort de ses
convictions, il enveloppe ses jours et ses nuits de foules
grouillantes, de parfums de sueur et de vin rouge mêlés, de
conversations décousues. Accroché au comptoir comme un naufragé au
flanc de son radeau, il recherche la substance essentielle, selon
lui, à toute inspiration : l’authenticité. »
p.
10
Photo de couverture : Férial
Commentaires
Enregistrer un commentaire