« De la guerre il y a deux choses que l’on ne peut pas effacer de sa mémoire : les cris et l’odeur. »

« De la guerre il y a deux choses que l’on ne peut pas effacer de sa mémoire : les cris et l’odeur. Ce soir-là, j’ai entendu pour la première fois les cris de douleur de ces hommes, amis ou ennemis, des cris tous semblables quelle qu’en soit la langue, des cris à vous déchirer le ventre, à vous faire vomir. Et, par-dessus les cris, l’odeur, l’odeur du sang, de la sueur, des chevaux, l’odeur du feu, du brûlé, de l’horreur.
De la guerre il me reste une image. Celle de cet homme si beau, si jeune, dont je n’ai jamais su s’il avait combattu pour ou contre moi, qui fut le premier mort sur lequel s’arrêta mon regard. Cet homme tordu en deux de douleur de mourir, cet homme comme un reproche à l’histoire cruelle que j’avais inventée, à mon jeu pervers qui allait en conduire tant d’autres à la mort. »
p. 66
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