« Je
vais me battre. Me battre comme une enragée. J’ai besoin de
violence, de sueur et de sang. Je vais me battre à tous les faire
frémir, ceux que j’aime et ceux que je n’aime pas, je vais me
battre pour qu’ils aient peur, tous, qu’ils arrêtent cette
histoire stupide, qu’ils comprennent.
Que
lui, surtout, comprenne.
J’ai
envie de pleurer.
Pleure
Jehanne, pleure. Tu n’as pas fini d’en avoir envie…
Cet
homme en face de moi c’est le Bâtard d’Orléans. C’est lui qui
doit protéger la ville, c’est auprès de lui que nous venons
combattre. Et voilà qu’il m’explique, calmement, qu’à
l’endroit où nous sommes nous avons dépassé la ville, l’avons
même contournée pour éviter l’ennemi. Et il me dit cela le plus
naturellement du monde, à moi qui veux me noyer dans le sang, à moi
qui attends comme une délivrance cet affrontement.
Je
voudrais les gifler tous. Lâches et menteurs qui m’entourent. Je
suis là pour me battre et tous me protègent comme une poupée trop
fragile. Je sens la colère, la colère noire et mauvaise qui monte
en moi, la colère vite suivie des cris et des larmes. »
p.
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