« La
cour du collège, froide et grise. Béton et gravier jouxtant un
petit carré de pelouse mal entretenu. Pas même une pâquerette
égarée faisant de l’œil aux amoureux. D’ailleurs, on ne voyait
pas d’adolescents se tenant par la main ou s’embrassant
maladroitement. L’amour semblait avoir disparu. L’amitié était
fragile, presque inexistante, se réduisant à une camaraderie
opportuniste qui renvoyait chacun à sa solitude dans un
établissement ressemblant à une usine. Une usine à fabriquer des
individus dociles, soumis, peureux. L’endroit idéal, depuis des
générations, pour traîner son spleen et son mal-être. »
pp.
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