« En d'autres temps, Anouilh, Péguy ou Joseph Delteil succombèrent eux aussi au charme brûlant de la Pucelle d'Orléans. Il n'empêche. »
« L'idée
n'est pas franchement nouvelle. En d'autres temps, Anouilh, Péguy ou
Joseph Delteil succombèrent eux aussi au charme brûlant de la
Pucelle d'Orléans. Il n'empêche. Faire de Jeanne
d'Arc l'héroïne d'un premier roman, Jehanne (Denoël),
ressemble fort à un exploit, d'autant plus louable qu'il est
périlleux. Mais, à 27 ans, Violaine Bérot n'a pas à rougir devant
ses illustres prédécesseurs. Pourquoi Jeanne ?
"Ce
n'est pas par passion de l'histoire, c'est sans doute un prétexte
pour parler de Dieu, c'est aussi une façon de dire qu'il ne faut pas
gaspiller sa vie, qu'il faut la vivre à toute bombe." Le ton
est donné. La vierge de Domrémy façon Violaine Bérot se révèle
des plus iconoclastes. Pucelle, certes, mais à son corps défendant.
Car cette "sainte remuante" se consume littéralement de
désir pour Gilles
de Rais. Et le style rapide et épuré de ce court récit sert à
merveille la description d'une passion aussi vaine qu'incendiaire. »
Aujourd'hui, dix-neuf ans plus tard, Jehanne, prix du Premier Roman 1995 (Laval & Chambéry), ressuscite aux éditions Lunatique, et elle n'a pas pris une ride. Son papier n'a jamais été aussi lisse et doux, son format original et son propos actuel :
« C'est
l'histoire de Jeanne d'Arc mais refaite à ma sauce. C'est-à-dire
que je ne raconte pas l'Histoire (avec un grand H) mais juste une
sorte de journal intime d'une nana de 17 ans qui se barre de chez
elle parce qu'elle peut plus supporter son père et parce qu'elle
veut vivre des trucs pas raisonnables. » (propos recueillis par L'Ours Polar)
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