Le Journal de Vitré, 7 mars 2014
1.
C’est quoi un, café littéraire ?
« Tout d’abord privilège des hommes de lettres, c’est à partir du xixe siècle que les artistes trouvent refuge dans ces “temples de l’intelligence”. Lieux de rencontre et source d’inspiration, les cafés furent, pendant deux siècles, témoins de la naissance de nombreux courants artistiques […]. », Gérard Georges Lemaire, Cafés d’autrefois
« L’histoire des cafés est indissociable de celle de la création artistique. À la fois agora et havre de solitude, ils rassemblent les artistes depuis le début du xixe siècle. », Gérard Georges Lemaire, Cafés d’artistes à Paris... Hier et aujourd’hui
Le
café littéraire est symptomatique d’une nouvelle génération
d’équipements culturels de proximité : cercles d’amateurs
éclairés, bibliothèques de rue, spectacles, circulation d’inédits,
soutien à l’écriture… Le café littéraire répond à une
réalité très actuelle, banalisée : le besoin de lieux
conviviaux de rencontres et d’échanges.
Plaisir
solitaire et silencieux, la lecture se partage aussi à voix haute,
devenant moteur de l’échange et sans doute de nouveaux modes de
sociabilité.
Le
café, espace public, ouvert en permanence, libre d’accès, reste
au cœur des modes de communication. Au-delà des activités
elles-mêmes — rencontres, lectures, débats —, ce qui compte,
c’est l’esprit qui règne.
2.
Pourquoi ?
D’expérience,
les rencontres sont moins protocolaires et attendues dans un café
que dans une librairie ou une médiathèque. Il s’agit avant tout
de mêler des auteurs inconnus (mais talentueux) à des personnes qui
n’auraient pas fait l’effort de se déplacer en des lieux
spécifiquement dédiés à la culture (médiathèque ou librairie).
Ce n’est plus un auteur face à de potentiels lecteurs, mais une
table ronde où les discussions peuvent aller bon train autour d’une
assiette de tapas et d’un bon verre.
Le
but n’est pas non plus de valoriser des individus à travers leur
plume, mais de simplement de créer un carrefour pour que circulent
des textes (romans ou recueils) entre des auteurs (Lunatique)
et des lecteurs. Il ne s’agira pas tant de séances de dédicaces,
qui ont plus leur place dans une librairie, que de créer un
véritable échange. Le temps de présentation ou d’exposé est
volontairement limité pour encourager le dialogue direct sans
médiation de tribune.Lorsque des auteurs seront au cœur d’une
rencontre, d’autres invités se réuniront autour d’eux pour
inclure d’emblée une dimension de rencontres, intervenants et
clients disséminés dans la même salle.
En
supprimant cette barrière physique, la relation est autre ; il ne
s’agit pas de spectacle, et l’échange se déroule en toute
simplicité. Fauteuils et tables basses renforcent l’illusion de
faire salon en permettant aux gens de s’installer côte à côte.
Il est alors plus aisé de nouer contact et de s’exprimer
librement.
La
diversité des soirées répondra, d’une part, à l’actualité et
fera, d’autre part, écho à la diversité du public. Le pari est
que le lieu et la programmation soient suffisamment attirants pour
permettre des contacts fructueux.
Un
des partis pris porte sur la découverte de textes de qualité peu
médiatisés ou inédits. Il y a beaucoup à partager autour d’un
texte qu’on donne à entendre publiquement.
Les
maîtres-mots seraient partage, découverte, et plaisir.
2.
Pour qui ?
Pour
tous, pardi ! C’est même l’objectif que d’inviter les
Vitréens à participer à la vie culturelle de leur ville. Notamment
parce que l’importance de la culture pour le lien social est encore
souvent négligée.
Et
puis, il est important de montrer aux habitants de Vitré que la
richesse de leur ville ne ressort pas toute du patrimoine historique.
À
l’heure du chacun pour soi, il est plus que nécessaire de rappeler
les fondamentaux d’une société : être « uns »,
ensemble.
« Un Café est une assemblée où, pendant une soirée entière, les invités boivent les vins exquis et les liqueurs dont regorgent les caves dans ce benoît pays, mangent des friandises, prennent du café noir, ou du café au lait frappé de glace; tandis que les femmes chantent des romances, discutent leurs toilettes ou se racontent les gros riens de la ville. », Balzac, La Recherche de l’absolu
3.
Le lieu ?
Le
choix s’est porté tout naturellement sur Le Barravel
(5-7, rue d’Embas), au cœur de la ville historique, pour sa double
salle, ses banquettes et le sourire du patron, Grégory
Hervé,
qui en font un lieu de convivialité tout trouvé. Ouvert depuis
moins d’un an (avril 2013), Le Barravel est ouvert tous les jours
et brasse une clientèle variée.
Programme de la première soirée, le samedi 29 mars 2014,
à partir de 20 heures, au Barravel, Vitré
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