«  ... et dans la gorge un goût de fer »

« Il essaya de fermer le poing, mais il avait trop mal au bras. Il essaya de marcher plus vite, mais il avait trop mal aux cuisses. Il éprouvait des picotements sous la plante des pieds et dans les orteils, une bizarre sensation de froid entre les fesses, et dans la gorge un goût de fer. Le lendemain, outre l’aggravation des douleurs lombaires, il lui fallut s’appuyer aux meubles pour se déplacer. Ses jambes ne le soutenaient plus. Les écartant du plus qu’il pouvait, il s’efforça d’élargir son polygone de sustentation. Il titubait. Le surlendemain, il tomba pour la première fois. Il parvint tout de même à se relever. Après une deuxième, puis une troisième chutes, il dut se résoudre à réclamer de l’aide. »
p. 9


Une épreuve, un cauchemar. Le corps qui devient pierre. Aussi impossible à vivre qu’à entendre. L’autre corps, le médical, n’en veut pas, cette image le dérange, il la repousse.
Fermement. Il préfère « paralysie », évacuant ce que la pierre, pierre de la croix, pierre tombale, pourrait véhiculer de douteux, d’inquiétant. Comment dès lors réchapper de l’enfer ?
Ni fiction, ni journal, Bref Séjour chez les morts se présente comme un récit-témoignage se proposant de rendre compte au plus juste d’une expérience des limites.

Raymond Penblanc a revisité Les Trois Mousquetaires dans sa dixième année, plagié Chateaubriand dans sa quinzième, pillé Rimbaud dans sa seizième, avant de voler de ses propres ailes.

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