« Il
essaya de fermer le poing, mais il avait trop mal au bras. Il essaya
de marcher plus vite, mais il avait trop mal aux cuisses. Il
éprouvait des picotements sous la plante des pieds et dans les
orteils, une bizarre sensation de froid entre les fesses, et dans la
gorge un goût de fer. Le lendemain, outre l’aggravation des
douleurs lombaires, il lui fallut s’appuyer aux meubles pour se
déplacer. Ses jambes ne le soutenaient plus. Les écartant du plus
qu’il pouvait, il s’efforça d’élargir son polygone de
sustentation. Il titubait. Le surlendemain, il tomba pour la première
fois. Il parvint tout de même à se relever. Après une deuxième,
puis une troisième chutes, il dut se résoudre à réclamer de
l’aide. »
p.
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Une
épreuve, un cauchemar. Le corps qui devient pierre. Aussi impossible
à vivre qu’à entendre. L’autre corps, le médical, n’en veut
pas, cette image le dérange, il la repousse.
Fermement.
Il préfère « paralysie », évacuant ce que la pierre, pierre de
la croix, pierre tombale, pourrait véhiculer de douteux,
d’inquiétant. Comment dès lors réchapper de l’enfer ?
Ni
fiction, ni journal, Bref Séjour chez les morts se
présente comme un récit-témoignage se proposant de rendre compte
au plus juste d’une expérience des limites.
Raymond Penblanc a revisité Les
Trois Mousquetaires dans sa dixième année, plagié
Chateaubriand dans sa quinzième, pillé Rimbaud dans sa seizième,
avant de voler de ses propres ailes.
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