«  t’as gardé un spermatozoïde, tu voulais un témoin du massacre »

« j’arrive pas à croire que ce couillon que t’appelleras bientôt papa ait pu produire quelque deux cents millions de spermatozoïdes en une seule éjaculation, j’en reviens pas qu’un de ses spermatozoïdes ait pu féconder ton ovule, qu’il ait réussi à traverser ton utérus, passer ta glaire cervicale, parcourir ta cavité utérine et ses sécrétions alcalines et loger dans la trompe de Fallope, t’as été généreuse sur ce coup-là, j’veux dire que t’étais vraiment pas obligée de l’accepter ce spermatozoïde, après tout Sodome et Gomorrhe ont été entièrement détruites, le souffre et le feu ont tout rasé, mais toi t’as gardé un spermatozoïde, tu voulais un témoin du massacre appartenant à ce couillon, tu lui as tendu ta croupe, et il t’a montré son importance pendant que tu te demandais s’il y avait bien les deux traits sur le bâtonnet-test, ce serait con si tu t’étais plantée tu te dis »
p. 15


Benjamin Taïeb a 35 ans. Il est né à Paris (origines pas catholiques) et vit à Nice, le Ciel soit loué.
Il apprend le métier d’éditeur à L’Amourier et écrit depuis plusieurs années, essentiellement du théâtre, publié aux Écritures Théâtrales Grand Sud-Ouest. Sa troisième pièce, bourse d’aide à l’écriture Beaumarchais-SACD, est mise en espace au Théâtre du Rond-Point et lue au Théâtre de l’Aquarium, La cartoucherie.

Journald’un fœtus est son premier roman.

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