« Des
bribes de grandes affirmations sur l’Afrique résonnent. Tu
repenses à ce que tu as entendu, à ce que tu as lu, à toutes les
mises en garde tambourinées quand tu disais vouloir faire ton grand
voyage. Tu disais cela ? Tu es sûre ? Combien de discoureurs as-tu
entendus assener d’étranges vérités sur l’Afrique ? Combien de
vieux blancs se vantant d’être plus africains que les Africains
vas-tu croiser ? Comment peuvent-ils dire qu’ils connaissent
tout le continent ? C’est possible de parcourir une terre si vaste
? De connaître ses habitants, ses paysages, ses douleurs, ses
balbutiements, ses rires, ses récits, ses regrets, ses envies ?
Quelques sauts de puce sur l’île où tu vas pourraient déjà
occuper toute une vie. Alors l’Afrique… C’est pour les
ethnologues du siècle dernier et celui d’avant, c’est pour les
grands écrivains qui en ont les moyens, c’est pour les aventuriers
qui croient pouvoir connaître un continent en le parcourant en une
année, c’est pour les intellectuels qui déambulent de
studio-radio en plateau-télé. »
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