« Suffisait qu’il ne me voie pas. Ou qu’il m’ignore comme les autres. »

« Z’aurais pu tomber plus mal. C’est ce qu’on appelle la sanse. Le coup de bol, quoi. Suffisait qu’il ne me voie pas. Ou qu’il m’ignore comme les autres. Z’en ai même vu qui accéléraient. Pied au planser. Comme si z’allais les mordre, comme si z’étais mésant. C’était une étranze soze que de les voir faire, surtout les enfants, que ze pouvais observer plus longuement, avec leurs nez collés à la vitre arrière. Ils me faisaient de grands signes avec les mains et ze croyais parfois qu’ils auraient le bras assez long pour faire revenir la voiture, pour attraper le bout de corde qui pendait à mon cou, pour m’emmener avec eux n’importe où… Enfin, z’ai couru pendant des heures. »
p. 13
D'autres extraits du recueil De l'amer, de Séverine Capeille, sont à découvrir sur le site.



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