« Z’aurais
pu tomber plus mal. C’est ce qu’on appelle la sanse. Le coup de
bol, quoi. Suffisait qu’il ne me voie pas. Ou qu’il m’ignore
comme les autres. Z’en ai même vu qui accéléraient. Pied au
planser. Comme si z’allais les mordre, comme si z’étais mésant.
C’était une étranze soze que de les voir faire, surtout les
enfants, que ze pouvais observer plus longuement, avec leurs nez
collés à la vitre arrière. Ils me faisaient de grands signes avec
les mains et ze croyais parfois qu’ils auraient le bras assez long
pour faire revenir la voiture, pour attraper le bout de corde qui
pendait à mon cou, pour m’emmener avec eux n’importe où…
Enfin, z’ai couru pendant des heures. »
p.
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D'autres
extraits du recueil De l'amer, de Séverine Capeille, sont à
découvrir sur le site.
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