« Cloelia
Tiberim tranauit. Clélie
traversa le Tibre. Pour le reste, il faut chercher, fermer les yeux
en fronçant les sourcils pour retrouver... une déclinaison,
peut-être : Rosa, rosam…
Dominus, dominum… Un
mot par-ci, un mot par-là… Il ne reste pas grand-chose. Non,
presque rien de toutes ces années de latin. Juste cette phrase qui
résiste aux années, ancrée dans la mémoire aux côtés de “Brian
is in the kitchen”. Un couple
improbable, Cloelia et Brian. L’une traverse le Tibre pendant que
l’autre squatte la cuisine. Un duo qui inverse les rôles ce qui,
d’un point de vue sociologique, présente déjà un certain
intérêt. Mais il y a plus important : ces deux personnages peuvent
témoigner de l’enthousiasme qui anime chacun au début de son
apprentissage. On répète Cloelia Tiberim Tranauit,
et on trouve ça joli. Brian is in the kitchen ?
OK, pas de problème. Le ridicule ne fait pas peur, on peut se
tromper sans rougir : après tout, on est novice. La première phrase
passe comme une lettre à la Poste. On se croit même doué pour les
langues. Jusqu’à la leçon n°2. »
p.
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