« Dans
un monologue de trente-huit pages et sur le souffle d'une unique
phrase, ce fœtus aveugle, mais pas aveuglé, nous transmet sans
illusions ce qu'il perçoit déjà du monde qui l'attend.
Nous
voici embarqués dans un voyage au cœur d'une future famille. Tout
d'abord faisons connaissance avec le crétin de géniteur, le
procréateur, le père puisque c'est ainsi qu'il convient de le
nommer. Nous apprendrons de lui ses ronflements nocturnes, sa
position sociale d'avocat d'affaires et la suffisance qui
l'accompagne. D'elle, nous saurons tout. Ce tout peut se résumer à
la croyance que le monde tourne autour de son gros ventre au point
qu'elle n'a plus d'amis à les saouler, au téléphone, lors des
dîners de son savoir bébéphile à peine ingurgité. Rien ne nous
sera épargné des travers cumulés autour de la femme enceinte, des
risques hygiénistes au choix du prénom après avoir sacrifié à
toutes les modes que notre société de consommation a su mettre en
place autour de cet événement si lucratif.
Ne
nous y trompons pas, ce récit est avant tout un pamphlet. Apparence,
richesse, air du temps, faux-semblants, modes, sottise en font la
trame.
Caricatural
(parfois), féroce (souvent), lucide et jubilatoire, ce court roman
se lit d'une traite et la phrase unique ne gêne en rien notre
lecture qui se ponctue d'elle-même.
Un
premier roman de Benjamin Taïeb si proche de l'écriture théâtrale
qu'il pourrait se jouer sans retouches. »
Elsa,
Jules et Romain, sur Libfly
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