On
s’habituait peu à peu au changement, qui restait pour nous tout à
fait hypothétique. C’est alors que le gros et le petit docteur
sont arrivés, seuls, pour nous annoncer l’installation définitive
du maître. Ils étaient suivis d’un tas de camions pleins jusqu’à
la gueule et d’une troupe de jeunes gens échevelés, à l’allure
romantique. Ils ont commencé par faire de la place, comme ils ont
dit, en vidant le château de tous ses meubles dont ils firent un
grand amas auquel ils mirent le feu. L’un des jardiniers, qui
protestait, qui refusait de voir ainsi détruit le patrimoine
considérable, fut abattu d’un seul coup de pistolet en pleine tête
par l’un des jeunes qui fit cela comme on ferait d’un lapin, sans
aucune émotion.
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