Gilles Ascaso s’attache à déceler dans le moindre plissement de rideau ou la floraison d’un jardin toute la pathétique poésie du monde – sans oublier, cependant, que la littérature ne peut, sous peine de stérilité, se priver de contenu humain.
L’intuitive
franchise des mots – la rondeur d’un qualificatif, le mordant
d’un verbe – épouse la banalité de nos paysages intimes, de la
cuisine au cabinet de dentiste, de la chambre à coucher au
supermarché ; sonde la délicate mécanique des objets qui jonchent
notre quotidien ; et suggère l’appel du sourcier dont la baguette
s’anime d’un rien, d’un sursaut, et désigne la source, là,
toute proche – ce qui confine à la magie, assurément.
Dans
Violences brèves,
nulle eau enfouie profond sous la terre, mais des impressions, des
sensations, des émotions, feutrées ou criantes, qui submergent le
lecteur jusqu’à l’engloutir tout entier dans une réalité qui
n’a plus rien de fictionnel.
Gilles Ascaso invite le lecteur à prêter une attention accrue à tout ce
qui l’entoure pour y déceler l’infime grain de sable qui
pourrait tout faire basculer.
Dans
une époque de démesure, l’économie a une grâce infinie. Il
suffit à l’auteur de donner l’heure pour évoquer le
désenchantement d’un désamour, quand tant d’autres se seraient
rués sur la facilité, sensationnelle et emphatique. Car il a
compris que le tintamarre brouillait les sens et détournait
l’attention des battements de cœur.
Commentaires
Enregistrer un commentaire