« Lorsque
M. Lardière nous a rendu nos copies, ça ne s’est pas très bien
passé. Quand mon tour est venu, tout à la fin, il a exhibé ma
copie devant toute la classe. Elle était zébrée de rouge. Ça m’a
fait penser aux lapins que ma grand-mère écorchait de temps en
temps pour les repas du dimanche et qu’elle suspendait par un œil
à un crochet au plafond de la cuisine.
–
Hors-sujet,
Martineau ! Vous comprenez ça, au moins ?
Il
s’est retourné vers les premiers rangs et leur a dit :
–
Alors,
voilà : notre ami Martineau nous raconte en long et en large qu’il
a mangé des sandwichs au saucisson et, quand l’orage éclate, on a
droit à une phrase, une seule, pour nous dire qu’il est rentré
chez lui parce qu’il pleuvait ! De qui vous moquez-vous, Martineau
? Je vous ai mis 1, et encore, c’est pour l’encre et le papier !
Si
vous saviez combien de fois j’ai pu entendre ça !
«
2, Martineau ! Pour l’encre et le papier ! 1 ½,
Martineau ! Pour l’encre et le papier ! » »
L’Encre
et le papier, La Vie des Livres, pp. 34/35, Pierre-Antoine Brossaud
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