« Abus,
abandon, aliénation, agression, dépression, démence, isolement,
paranoïa, peur, violences psychologiques, physiques et ce jusqu’à
ce que mort s’ensuive… On retrouve dans ce recueil de nouvelles,
au titre faussement léger, les thématiques qui travaillent au corps
à corps Perrine Le Querrec, la vase dans laquelle sa plume va
puiser. Ces têtes blondes, tantôt victimes, tantôt bourreaux,
parlent d’enfance, de jeunesse saccagée par la folie des uns ou
des autres, dans un climat toujours très oppressant, « comme
à la maison où on doit sculpter sa place dans le marbre des cris »,
se dit la petite fille dans Fourmilière.
Difficile
de respirer, Perrine le Querrec écrit une langue d’apnée. Le
lecteur est pris au piège.
La
première nouvelle nous happe dans un tourbillon de parures, de
boutiques, de cabines d’essayage, et une enfant putain de sa
mère qui n’a qu’un souhait, disparaître. Petite lolita
contrainte par une mère toxique, on pense à Irina Ionesco et sa
fille Eva.
De
même Foyer, peut faire penser au film Mommy du québécois
Xavier Dolan.
Des
ambiances empesées comme des camisoles amidonnées, des bouches
suturées, maison, foyer, couvent, société, dans lesquels on
s’enferme ou se fait enfermer, abandonner, dépecer.
Têtes blondes peut-être, mais surtout têtes coupées.
Perrine Le Querrec est née à Paris en 1968. Ses rencontres avec de nombreux
artistes et sa passion pour l’art nourrissent ses propres créations
littéraires et photographiques. Elle a publié aux Carnets du
Dessert de Lune : Coups
de ciseaux,
Bec
& Ongles
(adapté pour le théâtre par la Compagnie Patte Blanche), Traverser
le parc, La Patagonie et Pieds nus dans R. Et
puis No
control,
Derrière la salle de bains, 2012 ; Jeanne
L’Étang,
Bruit Blanc, avril 2013 ; De
la guerre,
Derrière la salle de bains, 2013 ; Le
Plancher,
Les doigts dans la prose, avril 2013. Elle
vit et travaille à Paris comme recherchiste indépendante. Les
heures d’attente dans le silence des bibliothèques sont propices à
l’écriture, une écriture qui, lorsqu’elle se déchaîne,
l’entraîne vers des continents lointains à la recherche de
nouveaux horizons. Perrine Le Querrec est une auteure vivante. Elle
écrit dans les phares, sur les planchers, dans les maisons closes,
les hôpitaux psychiatriques. Et dans les bibliothèques où elle
recherche archives, images, mémoires et instants perdus. Dès que
possible, elle croise ses mots avec des artistes, photographes,
plasticiens, comédiens.
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