«  Fracturer la porte-fenêtre se révéla un jeu d’enfant. »

C’était dans la banlieue, à l’ouest de Paris, aux heures ténébreuses d’une profonde nuit, dans un quartier résidentiel, avec des villas cossues entourées de parcs arborés.
Il avait aisément franchi la grille d’une propriété choisie au cours de ses repérages, puis s’était approché de la maison en restant à l’abri des frondaisons. Fracturer la porte-fenêtre se révéla un jeu d’enfant. Une fois dans les lieux, il avait balayé avec sa lampe-torche les recoins stratégiques afin de s’assurer qu’il n’y avait pas de détecteur de mouvement ; il visita toutes les pièces, méthodiquement. C’est ainsi qu’il avait trouvé la statuette de Bouddha, dans une bibliothèque tapissée de brocart, à l’étage. Après l’avoir glissée dans son sac à dos, il avait posé à sa place un bristol, comme à son habitude.
Par la suite, il n’avait jamais pu se séparer de cet objet dont la fine ciselure au poinçon, ainsi que la qualité de la patine, en faisaient une oeuvre d’art d’une exceptionnelle beauté.


La Grande Dame, Claude Ferey, La Vie des livrespp. 129/130

Commentaires