« ... tandis que les sombres recoins de la Caverne représentaient l’abêtissement où était enchaînée l’humanité »
Toutefois,
que faire contre la nuit qui jette un voile sur les événements qui
peuvent s’y tramer ? La réponse fut là encore à la hauteur de
l’audace que chaque citoyen pouvait, devrait espérer de son
gouvernement. Si la nuit peut mettre en échec le projet, alors, il
suffit que le jour devienne la norme. Des néons par dizaines, par
milliers avaient été installés dans les rues, dans les maisons,
afin de ne pas laisser un seul recoin à la merci de l’ombre. Après
tout, l’homme n’avait-il pas eu de cesse d’affirmer son emprise
sur la lumière, repoussant toujours plus loin l’obscurité et les
terreurs qui y naissaient ? Platon n’avait-il pas fait de la
lumière le symbole de la connaissance, tandis que les sombres
recoins de la Caverne représentaient l’abêtissement où était
enchaînée l’humanité ? Bien sûr, cette évolution ne s’était
pas faite sans rencontrer des manifestations d’opposition, divers
mouvements d’obscurantistes, qui s’étaient d’ailleurs
autoproclamés – bien mal – « illuminés ». Fort heureusement,
ces gens, soucieux de ne pas trop exposer à la lumière du public
leurs noirs desseins, avaient fini peu ou prou par être éradiqués.
Et
si Platon s’était trompé ?,
Nicolas
Delmas
La Vie des livres,
p.
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