C'est
officiel depuis une semaine, le dernier roman de Raymond Penblanc
est sorti. (Déjà une semaine, oui, et alors ? Vous n'avez
jamais eu de galère informatique ? Les ordinateurs qui en ont
marre d'être exploités, allant jusqu'à se rebeller en retenant en
otage les dernières versions des documents et les licences
logicielles, les nouveaux OS blagueurs qui changent la langue du
clavier à l'ouverture de session et bloquent les mots de passe, et,
et... On n'aurait pas fini d'énumérer la liste des petits soucis et
gros tracas qui se sont acharnés sur nous ces derniers jours,
cherchant à nous saper le moral. La bataille était perdue
d'avance : Prête-moi ta plume est là, avec ses
mots âpres et sensuels, tendres et ironiques, frémissant
d'impatience à voir se soulever la belle couverture crème pour
s'échapper enfin jusque dans notre imaginaire.
Lire
Raymond Penblanc, c’est plonger dans un monde à part, simple, dur
et beau, un monde qui caracole au gré des phrases et fait danser les
mots sur la lande bretonne.
Prête-moi ta plume est
l’histoire de Jeanne, sur fond d’Histoire avec un grand H, celle
qui enlève les hommes des champs pour les coucher en d’autres
terres, où rien ne pousse que des sanglots. Histoire d’une
enfance, d’une vie, d’un amour, d’une famille, c’est aussi et
avant tout l’histoire d’une passion : la littérature, et son
corollaire, cette envie folle chevillée au corps : l’écriture.
Raymond Penblanc ajuste ses mots au plus près des personnages, jusqu’à en
épouser la forme des corps et des pensées. Une rigueur qui n’a
cependant rien d’austère, au contraire. L’écriture est
charnelle et délectable, drôle aussi, et juvénile par sa ferveur
et sa fougue.
Récit
pittoresque où se mêlent subtilement autobiographie et fiction, et
où la langue, hardie, embrasse les péripéties, poignantes ou
comiques, qui font une vie ; et quête de vérité pour comprendre «
les épisodes échevelés de [ce] grand récit » que
l’auteur s’est juré d’écrire : tel est Prête-moi ta plume.
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