La
culture pour tous
? La formule est connue et tout le monde est pour,
comme il se doit. Mais est-ce suffisant ? Car de quelle culture
parlons-nous, la plupart du temps ? Toujours de la même : celle
généreusement proposée par quelques élites autorisées à des
consommateurs de moins en moins curieux et de plus en plus formatés.
Celle que l’on a de plus en plus de mal à distinguer du
divertissement. Celle dont la valeur se compte désormais en nombre
d’exemplaires, en nombre de spectateurs, en nombre d’entrées et
qui est bien souvent un budget avant
d’être un projet…
Mais que vaut cette culture pour tous
si elle n’est pas la culture de tous,
autrement dit la culture de chacun ? Que vaut cette culture de masse
si elle ne laisse aucune place au minuscule, à l’intime, à
l’infime, à l’individu, toujours unique, toujours riche, que
l’on n’entend pas, pas parce qu’il n’a rien à dire, mais
parce qu’on ne l’écoute pas ? Que vaut cette culture si elle
n’est pas un lieu d’échanges, un espace de rencontres, de
découvertes ? Que vaut cette culture si elle n’est pas source de
partage et de fraternité, si elle ne met pas tous ceux qui la vivent
sur un pied d’égalité, si elle n’est pas la porte ouverte à
toutes les libertés ?
Liberté…
égalité… fraternité… Et si la culture était le dernier
rempart contre toutes les barbaries, aussi bien celles qui nous
tirent en arrière, vers des obscurantismes que l’on croyait
révolus, que celles qui nous poussent vers un monde post-moderne où
l’humain n’a plus sa place ? L’idée n’est pas neuve, certes,
mais en est-elle moins essentielle ? Seulement, la culture qui nous
sauvera – peut-être – ce ne sera pas, répétons-le, la
culture pour tous,
mais bien la culture de tous,
c’est-à-dire celle qui donnera la parole au plus grand nombre,
celle qui saura s’affranchir des fainéantises intellectuelles, de
la tentation du prêt-à-penser, celle qui fera fi de la conformité
pour ouvrir grand ses portes à la curiosité.
La curiosité.
Le mot est lancé. C’est sous cette bannière que nous souhaitons
placer ce salon du livre auquel nous vous convions. Curiosité pour
les trésors cachés au sein des catalogues de tous ces « petits
éditeurs » que vous êtes, de ces « grands » méconnus de la
culture, que les médias, les institutions et bien souvent les
librairies, ignorent royalement. Curiosité pour
vos combats, vos convictions, vos espoirs, pour les livres que vous
publiez, que vous aimez, que vous faites vivre, que vous défendez au
quotidien contre vents et marées.
Mais
attention, la curiosité est
une fleur fragile : elle ne peut s’épanouir et exhaler tout son
parfum que lorsqu’elle est partagée. C’est la raison pour
laquelle nous insistons fortement sur le fait que ce salon ne sera
pas un salon,
mais votre salon.
Il ne prendra sens que si nous parvenons, tous ensemble, à en faire
un magnifique moment d’échange, un cri d’amour et de colère, un
appel à la communion, une invitation à la lumière, bref : un
événement.
Liberté…
égalité… fraternité… Et si la culture était le dernier
rempart contre toutes les barbaries, aussi bien celles qui nous
tirent en arrière, vers des obscurantismes que l’on croyait
révolus, que celles qui nous poussent vers un monde post-moderne où
l’humain n’a plus sa place ? L’idée n’est pas neuve, certes,
mais en est-elle moins essentielle ? Seulement, la culture qui nous
sauvera – peut-être – ce ne sera pas, répétons-le, la
culture pour tous,
mais bien la culture de tous,
c’est-à-dire celle qui donnera la parole au plus grand nombre,
celle qui saura s’affranchir des fainéantises intellectuelles, de
la tentation du prêt-à-penser, celle qui fera fi de la conformité
pour ouvrir grand ses portes à la curiosité.
Ce
salon, que nous désirons aussi large qu’éclectique, ouvert à
tous les genres littéraires, ne vivra que si nous nous attachons
tous à le faire vivre. Dans ce sens, nous vous signalons qu’une
vingtaine de conférences pourra être organisée durant les trois
jours. Ces espaces d’expression sont à vous, ils vous
appartiennent. A vous de vous en saisir, de les faire vivre et de
nous adresser au plus vite vos propositions. Causeries, lectures,
débats, expression théâtrale, tout est envisageable, soyez
inventifs.
L’événement
aura lieu les 20-21-22
mai 2016
à
la Manufacture des tabacs 10
Boulevard Stalingrad, 44000 Nantes
Pour
suivre l'actualité du salon
Lunatique
a invité Pascal
Pratz
(Le
Succube du tyran)
et Pierre-Antoine
Brossaud
(De
l'encre et du papier,
in
La
Vie des livres).
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