Ils firent peut-être le même rêve, mais ne le sauraient jamais

« Que fabriquaient-ils donc tous deux sur cette petite route de montagne (pas encore les Alpes, mais presque) ? N’était-ce pas faire preuve de la plus insolente liberté que de se trouver à un millier de kilomètres de chez eux, Marc au volant, elle à ses côtés, tels deux amoureux en goguette ? (La fièvre en moins, et l’impatience aussi, celle de pouvoir se coucher le soir même dans un lit inconnu, un lit qu’elle n’aurait pas fait, et qui, pour cette raison, lui avait toujours paru de nature à réveiller les anciennes ardeurs.) »

Un lecteur :
« Proust reste un de mes auteurs préférés, et je retrouve ici, dès le début, le même déploiement de la phrase, la même volonté de la mémoire à recréer des émotions. Le texte est renforcé par la subtilité des analyses, il est émaillé de raffinements stylistiques.
J'ai pris vraiment beaucoup de plaisir à le lire. »

Un autre :
« Une nouvelle poignante, écrite avec beaucoup de sensibilité et de pudeur.
Les longues phrases et les grands paragraphes ajoutent au sentiment de malaise qui s'accentue au fur et à mesure du déroulement de ce dernier voyage.
Cela démarre comme le voyage "souvenir" d'un vieux couple, à la recherche de son passé, et se termine sur un tout autre chemin, celui de la séparation définitive [...].
Tout cela est raconté de manière subtile, un récit à la fois doux et puissant. Ce texte m'a beaucoup ému. Et si je ne devais citer qu'une phrase, parmi les nombreuses que j'ai trouvées très bien formulées, ce serait celle-ci : "Ils firent peut-être le même rêve, mais ne le sauraient jamais."
Un très bon texte, bravo ! »

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