« J’avais
déjà été séduit par le premier roman de cet auteur [Philippe Vourch], Les genoux
écorchés, donc, je n’ai pas hésité à acheter le second
roman [La Mort embrasse mal] que je viens de terminer. Une très belle histoire, une fois
encore, l’histoire d’un gosse qui entre au collège et tombe
amoureux d’une gamine de sa classe atteinte d’une leucémie.
J’avais un peu peur de tomber dans le sombre et le larmoyant, mais
c’est tout le contraire. Une histoire d’amour entre deux gosses
qui découvrent leurs premiers émois. C’est un roman tout en
couleur pastel et en douceur, un roman avec les copains et les
conneries de l’enfance, les gestes maladroits quand on embrasse une
fille pour la première fois. C’est juste Quentin et Lilly qui
s’aiment d’un amour tout neuf et pour qui la mort reste quelque
chose d’incompréhensible, de lointain, de surréaliste malgré le
mal dont souffre Lilly. Ce roman ne parle pas de la mort, mais de la
vie. La vie qui galope à perdre haleine. Séduit. »
C'est signé Tom, et ça fait rudement plaisir à lire.
Elle
éclate de rire, et me coule un regard en coin, la commissure droite
de ses lèvres relevée. Là naît, puis éclate une petite
bulle de gomme.
«
Je blague. C’est pour rire. Ne t’inquiète pas, je sais pourquoi
t’es comme ça. »
Elle
attend quelques secondes, forte de son effet.
« T’es amoureux de
moi ! »
J’ai immédiatement l’impression que mon corps se vide
de son sang.
« Je le sais, depuis le début. T’arrêtes pas de
me regarder en classe, dans la cour, même quand t’es avec tes
copains. Et quand tu me trouves pas tout de suite, je vois tes yeux
s’écarquiller et se mettre à fonctionner comme des radars. »
Elle
applique ses mains devant ses yeux, ouvre et ferme les doigts en
imitant le bruit d’un appareil électronique, tout en pivotant la
tête, droite-gauche-droite.
Je
baisse les yeux. Et c’est bien la première fois que je le fais
face à quelqu’un d’autre que mes parents. Je ne suis plus une
hirondelle, mais une souris qui cherche à se planquer sous un
siège du car. J’ai remarqué qu’elle a peint ses ongles d’une
même couleur, sauf ceux des pouces, qui sont vert fluo.
«
T’es tout rouge. Tu sais, ça me dérange pas que tu sois mon
amoureux. J’en ai pas. »
Lilly
me dit ça comme si c’était la chose la plus naturelle au monde.
Elle a raison, bien sûr.
«
Alors, t’es d’accord ?
− Sais
pas, faut que je réfléchisse. »
pp.
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