Antonin
Crenn
était présent à Ent'Revues,
le salon des revues, et s'est fait repérer par Brèves :
Voilà
qui tombe à pic pour annoncer la parution prochaine, dans la
collection 36e
Deux Sous,
de Passerage
des décombres.
Comme toutes les plantes, celle-là s'épanouira à l'approche du
printemps, autrement dit le 3 mars.
Allez,
parce que Noël approche, on vous fait un petit cadeau sous
forme d'extrait :
« ...
les plantes, ce n’est pas trop mon truc. Je n’y comprends rien.
Une fois, quand j’étais petit, un grand qui s’y connaissait m’a
dit que c’étaient des plantes rudérales : ça voulait dire que
c’étaient des plantes qui poussaient n’importe comment sur les
gravats ; elles n’aimaient pas la jolie campagne, elles ne se
plaisaient que dans des merdiers comme ici, avec de la caillasse et
des vieux bouts de bâtiments qui tombaient en pièces. Il y en avait
une qui me plaisait plus que les autres parce qu’elle jaillissait
de ce foutoir et qu’elle se dressait avec de grands épis, des épis
verts, et ça donnait un côté sauvage au lieu. Le grand m’avait
dit que celle-là, elle s’appelait : passerage des décombres –
parce qu’elle poussait dans les décombres et parce qu’elle
passait pour soigner la rage. »
pp. 7/8
Il
serait injuste de ne pas parler d'Une
Librairie en pays hostile,
de Michaël
Uras,
qui paraîtra le même jour. C'est court, c'est drôle, c'est tendre
et c'est cruel à la fois ; c'est pour toutes ces raisons et plus encore - Il
faut le lire ! Il faut le lire ! - qu'on vous recommande vivement de pousser la porte de cette librairie :
« Quand
ma mère ouvrit la boîte à lettres (mon père ne s’abaissait
jamais à « ça », il répétait à qui voulait
l’entendre que si on avait quelque chose à lui dire, il fallait
venir le trouver directement), elle découvrit un bout de papier
inhabituel. Elle le lut avec entrain, comme si on allait lui
apprendre qu’elle avait gagné à un jeu auquel elle n’avait pas
participé.
« Da
Maurizio, encore une pizzeria,
pensa-t-elle. Mais quand arrêteront-ils d’en ouvrir ? Nous autres
anciens nous détestons ça. Il n’y a que les jeunes pour manger
des choses pareilles, c’est gras, c’est lourd. Elle fera
faillite, comme les autres. »
Les
personnes âgées ne détiennent pas toujours la vérité. Il lui
fallut deux bonnes minutes avant de comprendre qu’il était
question d’une librairie et de poursuivre dans l’indignation. »
pp.
7/8
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