L'année 2017 s'annonce sous de bons auspices, puisque dès le 4 février paraîtra L'Ange gardien, le nouveau roman de Raymond Penblanc.
Il se passe de drôles de choses à l’institution de la Mère-Dieu. Heureusement, l’ange gardien est là, qui veille sur tout le monde. Son grand œuvre, tout compte fait, n’est peut-être pas de peindre des Christs...
Raymond Penblanc nous régale une fois de plus de sa prose affûtée, et nous offre en prime le sourire de L’Ange.
Lorsqu’il
a étranglé la fille, elle se trouvait juchée sur sa table, jupe
retroussée, cuisses écartées. A-t-on idée de grimper sur sa
table quand on est élève à l’institution de la Mère-Dieu ?
Ici, c’est genoux serrés et bouche cousue (ça devrait l’être,
c’était comme ça, avant. Avant, c’est-à-dire avant
l’arrivée de monsieur Rouste, le nouveau directeur). Lui, c’est
Fellow. Il n’a fait ni une ni deux, il a mis carrément les
pouces. Quand on empoigne une gorge de pucelle et qu’on est ivre de
colère, on serre, un poing c’est tout, on ne se pose pas de
question. Les questions, c’est pour après. La petite avait le cou
violacé, avec de profondes marques de strangulation, les yeux
révulsés, un vrai travail de cochon, ont avancé certains, qui
s’y connaissent. Alors que c’est faux. Un travail d’artiste au
contraire. Fellow doit avoir de gros pouces, et porte une
chevalière. Voilà pour les marques qui pourraient l’accabler.
Après tout, un pianiste maltraite bien ses touches, il étreint
son clavier dans ses grands bras tentaculaires, et pourtant on
l’applaudit, on se précipite pour le congratuler, ce qui
l’encourage à frapper plus fort, à agiter son torse avec encore
plus de frénésie en s’arrachant au passage quelques touffes de
cheveux.
pp.
9/10
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